Fiction :
COMPTE DE NOËL - épisode 2

Publié par Psycho-Pat & Dance Flore le 18/12/2017
COMPTE DE NOËL - épisode 2
une nouvelle inédite en deux épisodes de Dance Flore et Psycho-Pat
Désiré et moi mîmes quelques secondes à accommoder, à comprendre ce que nous avions sous les yeux tant ce tableau était sidérant. Au lieu de la marmaille qui accourait comme à chaque étape pour assaillir les marches du camion et tendre les mains en quête de friandises ou de quelques piécettes, la place était déserte, totalement silencieuse. Nous ne pouvions l’avoir anticipé, l’entrée de l’orphelinat se situait juste après un coude de la piste qui masquait entièrement le portail toujours largement ouvert.
Pas réellement si déserte pourtant. Deux corps - ceux, probablement du personnel autochtone - gisaient face contre terre, de longues rigoles de sang imbibaient la terre autour de leur tête. Mon chauffeur avait sans réfléchir éteint le contact et ce fut le bruit d’un moteur derrière nous qui détourna nos regards des suppliciés.
Un pick-up Toyota venait de nous couper toute retraite possible en se plaçant en travers de l’allée. Sur la plateforme arrière, des hommes servaient une mitrailleuse braquée sur notre camion, d’autres miliciens en guenilles arrivaient, marchant tranquillement, silencieux, machettes pendant le long de leurs jambes, quelques-uns armés de pétoires antédiluviennes. Je remarquai tout de même une ou deux kalashs et un RPG négligemment posé sur l’épaule d’un homme juché sur le 4X4.
Ainsi qu’une tête de hyène stylisée, jaune et verte, les dents rouge sang exceptées, peinte sur la portière avant gauche.
Désiré tremblait de tous ses membres, tout juste si je n’entendais pas ses dents claquer ; pour ma part, j’étais dans un état second, incapable de penser et d’envisager ce que représentait cette situation. Il devait y avoir une explication, un malentendu qui expliquerait la rupture de la trêve signée par toutes les factions en présence. Bien sûr, il y avait les corps mais ils n’avaient pas encore intégré ma réalité. Je me gardais bien d’y poser les yeux, fixant les nouveaux arrivants comme dans l’attente de justifications de leur part, me priant même de les excuser pour le dérangement, que c’était une erreur.
Ma main droite se mit en mouvement sans que j’y prenne garde, elle cherchait mes clopes dans les poches de mon pantalon de treillis, je me contorsionnais sur mon siège pour lui faciliter son exploration vaine, j’avais cessé de fumer il y avait déjà plus d’un an et ma cigarette électronique était rangée dans mon sac.
Nous n’échangeâmes pas un mot, Désiré et moi, avant qu’un des types vienne frapper du poing à sa vitre, lui faisant signe de la baisser, ce qu’il fit avec d’autant plus d’empressement que l’oeil noir du canon d’un fusil artisanal le fixait à travers le pare-brise.
S’ensuivit une longue tirade, probablement en rwandais, à laquelle je ne compris rien. Mon chauffeur, terrorisé, sortit dans la précipitation, avec des gestes maladroits, ses papiers et ceux du véhicule et m’enjoignit de faire de même. Le milicien s’en empara et fila aussitôt les apporter à l’homme qui se tenait à la place du mort dans le Toyota.
- Ce sont des bandits, me susurra Désiré entre ses dents. Surtout ne bouge pas, fais ce qu’ils te demandent, c’est la seule façon de s’en sortir vivants. L’orphelinat doit déjà être vide. Ils vont peut-être nous prendre en otage pour tenter de nous échanger contre de l’argent.
- On va bien voir, restons calme, lui dis-je d’un filet de voix. J’anticipais déjà le calvaire de la claustration, les déplacements incessants dans la brousse ou la forêt, le stress de l’attente, la malnutrition, les coups peut-être même, voire pire…
Vicieusement, je me dis que j’étais blanc et que je valais cher. Je me maudis d’avoir une pensée aussi dégueulasse mais ça me rassurait un peu.
Celui qui était manifestement le chef de la meute descendit alors sans se presser de l’habitacle du pick-up. Il vint vers nous, entouré par une dizaine de ses sbires aux visages couturés de cicatrices.
Arrivé à hauteur de ma portière, il la fit ouvrir d’un geste par un milicien et on me tira violemment à l’extérieur par la manche de mon blouson. Je me retrouvai à genoux, une main ferme posée sur ma tête afin de m'empêcher de la redresser.
- Bonjour monsieur... Lepeltier, c’est cela ? Maxence Lepeltier ? Je n’écorche pas votre nom au moins ?
Un français parfait, presque suranné.
- Oui, répondis-je d’une voix étranglée, les yeux toujours contraints de contempler la terre rouge mouillée et les rangers crottées de mon interlocuteur.
- Rassurez-vous, vous êtes sous la protection des Brigades de Libération Nationale Marxiste-Léniniste. Vous êtes mon invité…
***
- Monsieur Lepeltier ! Je peux entrer ? Ça va être à vous ! Je ne tiens plus les Petites Sections !
Il se retourna, intimidé d’être vu ainsi, comme s’il avait été surpris nu bien qu’il soit emmaillotté de son absurde costume affligeant de laideur. Monsieur Lepeltier. Encore.
Quelle idée grotesque de jouer ce rôle. Le Père Noël, vraiment ? Dans ce monde, un Père Noël ? Un mensonge rouge et blanc pour une société de merde.
- Oui, j’arrive ! Un semblant de sourire dans les yeux, surtout faire attention pour que Tim soit fier de son papa. Que lui au moins soit épargné par la honte.
Une masse de petits visages, certains tendus d’excitation, d’autres au bord des larmes, les lèvres entrouvertes dans ce qui pouvait être un cri ou un rire…
Comme lui. Non chasser cette image. “Il faut vous imposer cette discipline, Monsieur Lepeltier, chassez les images, elles doivent être bannies, ne les laissez pas vous envahir. C’est vous qui devez les contrôler, pas l’inverse.” Le psy ponctuait ses phrases à l’aide de la pointe de son stylo. Poc poc poc, C’est poc vous poc qui devez les contrôler poc.
Bien sûr. Encore un truc qu’il ne savait pas faire correctement.
Les images continuaient à surgir comme des bulles à la surface d’une soupe trop chaude, elles se multipliaient, quoi qu’il fasse. C’était de plus en plus difficile de les surveiller, de faire semblant matin midi et soir. Stéphanie faisait de son mieux pour prêter vie à ses mensonges, elle lui donnait la réplique, elle se coulait dans le rôle, ils étaient tous les deux le nez sur leur scénario, sourires et projets y compris. Refaire la cuisine, partir en voyage, en faire un troisième… Et tous les deux disaient oui, quelle bonne idée, mais oui, c’est drôlement bien, on va faire ça !
Quelle blague ! Il avait à peine la force de soulever Tim pour l’emmener au lit, ne supportait plus le moindre avion et n’avait pas pu poser la main sur le corps de Stéphanie depuis son retour. Impossible. Le contact de sa peau chaude et douce lui levait le coeur, le ramenait à sa honte, lui donnait envie de se recroqueviller sur lui-même. Comment avoir envie de faire un enfant, comment vouloir être père, encore, un pauvre type comme lui ? C’était déjà dur pour Jul et Tim.
Tim, très sérieux, le contemplait. Seule la façon dont il serrait trop fort son gros feutre jaune laissait deviner son émotion. Max croisa son regard, tenta un clin d’oeil, mais la capuche bordée de blanc cachait la majeure partie de son visage. Il ne réussit qu’à donner l’impression qu’il avait souffert d’une brusque douleur.
***
Soudain des hurlements retentirent derrière moi, atroces, annonciateurs de souffrances inimaginables. Je tentai de me tourner pour voir ce qui se passait mais la main qui enserrait mon crâne me maintint encore plus fermement.
- Allons, allons, Maxence, voyons. Vous permettez que je vous appelle Maxence, n’est-ce pas ? Ne ruez pas ainsi, nous ne vous avons fait aucun mal, encore. Vous me désobligez. J’ai l’impression que vous n’avez aucune confiance en moi.
- Ces… cris… dis-je avec la plus grande difficulté. La nausée me soulevait les tripes et la peur n’arrangeait rien. Je n’entendais plus rien mis à part quelques piétinements et le cliquetis des armes, des glissements métalliques comme ceux de couteaux que l’on aiguise l’un contre l’autre ou sur un fusil. Ce silence relatif était aussi oppressant que le vacarme du martyre qui avait précédé.
- Montre-lui, balança la Hyène à mon garde.
Celui-ci me prit les cheveux et tira afin de me faire tourner la tête, les yeux écarquillés. Je vomis aussitôt que j’eus le corps supplicié de Désiré dans mon champ de vision. Il était suspendu par les bras à la balançoire de la cour de l’orphelinat, l’abdomen ouvert du pubis au sternum, les viscères, répandus sur son pantalon, roulant jusqu’à ses pieds. Un chien maigre et sale léchait le sang qui gouttait encore. Un ado d’une quinzaine d’années secouait sa machette pour faire disparaître les taches rouges qui en souillaient la lame. Le gamin souriait de toutes les dents qui lui restaient, l’air ravi de son boulot. J’essayais en vain de ne plus voir ce sordide spectacle mais j’étais fermement maintenu face au corps de mon pauvre chauffeur.
- Désiré était un poids, Maxence. Le poids empêche d’avancer sur des terrains difficiles comme le nôtre. Nous avons dû nous résoudre à lâcher du lest, vous m’en voyez désolé. Pour les quelques enfants malades toujours alités dans l'infirmerie de l’institut, vous allez m’aider à choisir. J’en ai assez de tout décider et mes hommes ne sont pas éduqués, ils ne me sont d’aucun secours lorsque je suis face à un dilemme.
J’étais sans voix, traumatisé par ce que j’avais vu, mon corps me faisait mal, mon estomac était empli de braises, je bavais. La poigne de mon gardien ne faiblissait pas, il me déchirait le cuir chevelu. La Hyène dit quelques pas et vint se placer devant moi.
- À votre avis, que devrais-je choisir ? Vous ? Ou eux ? Ils sont trois là-dedans, je dois malheureusement trancher…
Sa main caressait la lame d’un couteau de chasse à large lame crantée pendant à sa ceinture.
- Je m’en remets à vous. Je vous laisse partir et je les tue, ou je les emmène et vous exécute ? Je sais, ce n’est pas facile mais je n’ai que peu de temps, je vous écoute !
***
- Joue le jeu, s’encouragea-t-il, vas-y Ho Ho Ho Joyeux Noël et tout le bataclan, cadeaux, sourire et grosses moustaches blanches. Vas-y, vas-y, pour Tim.
Il avait chaud, il sentait la sueur picoter désagréablement sa tête, son cou. Il retrouva d’un coup l’odeur de sa peur, l’odeur répugnante de sa trouille, de sa lâcheté. Les enfants, le moment de stupeur passé, piaillaient maintenant à qui mieux mieux, se poussant pour bien voir, partageant des exclamations enthousiastes avec leurs voisins, surexcités par leur proximité avec ce gros bonhomme à la hotte débordante, muet, indécis, les mains tremblantes accrochées à sa ceinture…
Du coin de l’oeil, il voyait Tim se décomposer, ses antennes ultra sensibles l’ayant averti qu’il y avait un problème avec son père, une catastrophe qu’il pressentait imminente et qui lui pâlissait les joues.
Max avait du mal à respirer, les paumes moites dans les gants blancs, le coeur au bord de l’implosion, gémissant trop faiblement pour inquiéter qui que ce soit. La maîtresse frappait vainement dans ses mains pour faire cesser le bruit qui s’intensifiait, sa voix peinait à se faire entendre, les enfants avançaient maintenant vers lui, touchaient son costume, caressaient sa barbe, palpaient les cadeaux dans sa hotte. Incapable de bouger, Max se laissait faire, comme un Gulliver tout de rouge vêtu, un vieux Gulliver chenu et affaibli, sans défense.
Et puis il le vit.
***
Ils étaient trois, effectivement. Deux garçons et une fille, aucun d’eux n’avait plus de huit ans. Les sbires de la Hyène venaient de les faire sortir, ils se tenaient serrés les uns contre les autres, maigres à faire peur, des yeux immenses d’où les larmes ne pouvaient plus jaillir. lls me regardaient, je les voyais à peine, seul le t-shirt déchiré orné d’un Mickey rigolard que la fillette portait me sauta aux visage comme une absurdité de plus dans cette scène de cauchemar. Ensuite vinrent se superposer les images de Tim, de Jul et de Stéphanie, puis la négociation avec ma peur et les tentatives de marchandage entre ma morale et mon instinct de survie.
Ces trois-là n’avaient pas une chance de tout façon, perdus, orphelins dans un pays en guerre, au mieux ils serviraient de chair à canon ou à plaisir pour les salauds qui le détenaient au pire, ils seraient exécutés juste après moi…
- J’attends. Je n’aime pas. À trois, par défaut, vous y passez, Maxence. UN ! lance la Hyène tel un César aux jeux du cirque.
Je ne pouvais pas laisser tomber les miens, j’avais les moyens de soigner encore, de sauver d’autres vies, pourquoi finir ici dans un conflit qui n’était pas le mien. Et puis qui le saurait ?
- DEUX !
Comment allais-je réussir à me regarder dans un miroir si je me choisissais ? Comment ? Je ne pouvais pas abandonner mes gosses. Je ne pouvais pas faire ça à Stéphanie. J’avais les tripes qui se tordaient, je suffoquais.
- TR…
***
Seul, isolé dans le coin des jeux de construction, petit visage sombre fermé sur son chagrin, ses bras maigres enserraient ses genoux et il se balançait d’avant en arrière. Max avait compris, c’était sa chance, il pouvait tout racheter, tout réparer, finir sa mission. Il allait le prendre, le soustraire à ses bourreaux, le tenir contre lui et le protéger. Il n’aurait plus jamais rien à craindre, personne ne lui ferait plus mal, jamais, Max y veillerait maintenant. Il se réveillait enfin, son coeur délivré lui semblait léger et tout son être se réchauffait, un grand sourire se dessinait derrière sa grosse moustache, rien ne lui semblait plus ni pesant ni ridicule.
Il s’approcha, les bras tendus vers l’enfant. Tous les regards convergeaient vers lui, les rires et les cris s'étaient figés dans l’air, plus un souffle.
Le garçon releva la tête, ses yeux s’agrandirent, sa bouche s’ouvrit, silencieuse d’abord. Les bras vinrent se placer autour de son visage, enfouissant les cris perçants que Max n’entendait pas.
Lentement, il s’approcha du petit qui se laissa tomber sur le côté, se roula en boule, hurlant, remuant spasmodiquement les jambes sur le lino bleu de la classe.
Un moment suspendu. Puis la voix calme de la maîtresse, tout près de l’oreille de Maxence qui sursauta :
- Tierno, ça suffit, je t’ai déjà dit que nous en avions assez de tes colères. Tu vas arrêter ça tout de suite. Le Père Noël n’aime pas voir des enfants se rouler par terre. Attention je compte Tierno, un….
Deux… Tr
***
- Non, je vous en supplie, non, j’y vais, j’accepte… Arrêtez… Arrêtez ça...
La voix de Maxence était à peine audible. Un murmure, un fantôme de voix.
- Tu vois, Tierno, le Père Noël n’est pas content, allez, lève-toi vi…
Les enfants ne perdaient pas une miette du spectacle, Tim avait cessé de jouer avec le stylo, médusé, insensible à autre chose qu’à l’immense silhouette secouée de tremblements qui geignait faiblement. Sous sa chaise, la mare s’élargissait, léchant le bord de ses chaussures, ses préférées, celles à scratch qu’il avait fièrement mises tout seul ce matin.
Brusquement, le Père Noël disparut, effondré parmi les chaises miniatures, les poupées et la dînette, ne resta qu’un type trop gros, bizarrement déguisé, aux yeux révulsés, qui s’agitait à terre en une sorte de parodie caricaturale du capricieux Tierno dont les pleurs avaient abruptement pris fin.
***
23 décembre 2017
- C’est lui, oui. Assis sur la chaise sous la télé. Il est toujours comme ça, il ne veut pas voir les images, juste entendre.
Le patient que désigne Philippe, infirmier de secteur psychiatrique, à Élise, sa jeune stagiaire élève-infirmière, est un homme corpulent, une bonne vingtaine de kilos en trop, une longue barbe presque blanche, hirsute, des mains aux ongles trop longs posées sur des jambes qui s’agitent dans un tremblement incessant.
- Monsieur Lepeltier, je m’appelle Élise, je suis en stage dans votre pavillon et je vais vous faire votre injection retard. Venez avec moi en salle de soins, s’il vous plaît.
Sans un mot, sans un regard, comme absent, le patient se lève et se dirige vers la porte où la jeune femme et Philippe viennent de passer.
- 250 mg de Modécate, voilà. Ah mais c’est un peu en avance, non ? Je vois que c’est le 28 de chaque mois qui est prescrit, s’étonne Élise.
- Oui, on devance toujours un peu en cette période, Max est plus agité à l’approche des Fêtes, il a eu quelques petits problèmes juste avant Noël, il y a longtemps. Mais ça va mieux, n’est-ce pas, Max ?
Pas de réponse. L’homme déboucle sa ceinture et baisse son pantalon sur ses cuisses blanches. En vieil habitué, il a déjà un pouce à l’arrière de son slip pour dégager la zone d’injection.
- Non, non, allongez-vous, monsieur Lepeltier.
Toujours pas un mot. Le type attend, impassible. Ses lèvres remuent mais aucun son ne sort de sa bouche. D’un signe de tête, l’infirmier fait signe à l’élève que ce n’est pas la peine d’insister, chaque patient a ses manies, inutile de les contrarier et d’envenimer les choses.
Sans plus discuter, Élise saisit la grosse seringue de 10 ml, emplie d’un produit visqueux jaunâtre, difficile à injecter. Elle sait que ce sera lent et pénible, elle aura les stries du bout du piston imprimé sur la pulpe de son pouce.
Elle prend place sur une chaise derrière Max, saisit une compresse, passe un antiseptique sur le quart supéro-externe de la fesse droite comme elle a appris à le faire et s'apprête à piquer.
- Détendez-vous, ça va aller vite, un, deux, tr…
Elle n’a pas le temps d’achever son décompte, un énorme coup de coude la fait valser au sol, Philippe est projeté sur le mur de la salle de soins, embarquant le chariot de médicaments dans sa chute.
Max, l’aiguille toujours profondément enfoncée dans le muscle, est parti en courant dans un long hurlement glaçant...
FIN
La musique de l'épisode
Ce texte et ce dessin sont sous licence CREATIVE COMMONS
Dessin : Dance Girl