Série télé :
The Knick

Publié par Patrick le 03/09/2014
Diable ! Une nouvelle série télé médicale, The Knick, réalisée par Steven Soderbergh de surcroît, en plein mois d'août, il y a de quoi aiguiser la curiosité du spectateur moyen après la pitoyable agonie de Dr House, il n'y avait rien d'intéressant dans ce domaine depuis quelques temps déjà.
Diffusée depuis le 8 août sur Cinemax, une filiale de HBO est également disponible en France, en VO, sur OCS Go un jour après son passage aux États-Unis. Prévue en dix épisodes de 52 minutes, cette première saison sera suivie d'une seconde déjà signée avant la diffusion du pilote.
Crée par Jack Amiel et Michael Begler, le première saison de The Knick sera entièrement réalisée par Soderbergh, également à la production. Un fait assez rare pour être souligné, la plupart du temps, les réalisateurs vedettes sollicités pour mettre leur nom sur une série s'occupe du pilote et laisse la main pour les suivants.
Le pitch
The Knick est l'abréviation familière pour désigner l'hôpital new-yorkais Knickerbocker Hospital. L'action se déroule en 1900, les antibiotiques n'existent pas, l'asepsie est une notion plutôt vague et la chirurgie ressemble encore beaucoup plus à du bricolage hasardeux qu'à un art maîtrisé.
Le Dr John Tackery hérite du poste de médecin-chef de chirurgie, laissé vacant par le précédent titulaire lassé des échecs répétés et mortels de ses opérations. Tackery est un homme passionné par son métier mais également misanthrope et toxicomane. Fantasque, il peine à respecter la moindre règle et fréquente plus volontiers les bordels et les fumerie d'opium que les salons mondains. Il met un point d'honneur à refuser les contraintes imposées par la famille Robertson, mécène de l'hôpital.
Quand Cornelia Robertson (Juliet Rylance) veut l'obliger à prendre le Dr Algernon Edwards (Andre Holland), il oppose un refus catégorique malgré les références et qualité du chirurgien. Celui-ci est noir et aucun blanc ne voudrait être soigné par lui, il n'est pas le bienvenu dans son cirque comme il nomme son service.. Même la promesse de l'électrification de l'hôpital ne peuvent changer cette décision. S'engage alors une lutte à distance entre les deux médecins et un combat sans merci pour améliorer les techniques opératoires.
L'avis de Quatre Sans Quatre
Déjà trois épisodes diffusés, la base d'une série passionnante est installée, reste à voir ce que les scénaristes vont sortir de leur chapeau pour insuffler une vie trépidante à cette histoire. L'ambiance de l'époque est magnifiquement rendue, la qualité de réalisation et de photographie impeccable. Il y a de beaux personnages secondaires, un directeur d'hôpital un peu escroc, des ambulanciers vendeurs de cadavres, des médecins prêts à toutes les conspirations pour obtenir un poste important.
Clive Owen est un Tackery convaincant, odieux, misérable de dépendance, habité par sa mission de soins, tout entier tendu vers ses recherches. Andre Holland campe un Dr Edwards opiniâtre, révolté par l'attitude de Tackery et qui compte bien faire reconnaître sa valeur.
Des scènes chocs, des entrailles fouillées à tâtons par des chirurgiens pas très sûrs d'eux et de leur savoir, les aléas d'une électrification bâclée, les intrigues de salle de garde, la recherche fiévruese de cadavres frais pour l'entraînement, ces premiers épisodes sont captivants !
Jusque là, tout incite à poursuivre le visionnage, l'histoire se tient, les acteurs jouent juste. Si la suite du scénario est à la hauteur du casting et de la réalisation, nul doute que The Knick peut devenir une série hors norme sinon il est à craindre que ce ne soit qu'un avatar du Dr House en redingote, qui aurait le handicap de venir après l’irascible Hugh Laurie.
Impossible de préjuger de la suite donc mais, pour l'instant, c'est une des très bonnes séries en diffusion.